Le canapé Chesterfield est une pièce d’ameublement mythique, reconnaissable d’un simple coup d’œil, et pourtant dotée d’une histoire impressionnante. Nous vous proposons de revenir sur ce qui a fait la force de ce meuble imposant et confortable, et sur la façon dont il a pu traverser les époques, sans jamais passer de mode.
Le comte de Chesterfield, homme de goût et d’ambition
Nous sommes au XVIIIe siècle lorsque que Philip Stanhope, 4e Comte de Chesterfield, demande à son tapissier de lui confectionner un canapé solide entièrement fait de cuir. Le Comte de Chesterfield est un homme politique et un écrivain de renom, qui accueille chaque semaine une foule d’invités, tous plus prestigieux les uns que les autres. Amis, artistes, hommes et femmes de lettres se rendent régulièrement dans ses salons pour l’entendre déclamer ses textes ou partager des avis politiques.
Philip Stanhope est pourtant agacé par un détail : les canapés en tissu de son salon sont trop moelleux et les vêtements des personnes qui s’y assoient plusieurs heures n’ont plus de tenue à leur départ. Il en parle avec son tapissier et lui demande de confectionner un canapé plus lisse, plus rigide mais tout de même confortable, sur lequel les vêtements ne se froisseraient plus, pourquoi pas un canapé fait de cuir…
Le canapé Chesterfield est alors composé d’une structure en bois massif entièrement recouverte de cuir. Entre le bois et le cuir se trouve un rembourrage fixé de façon régulière par des boutons de cuir que l’on nomme des « capitons ». Les accoudoirs d’un canapé ou d’un fauteuil Chesterfield sont garnis de clous de tapissier, tandis que leur dossier est capitonné, pour un confort unique et une résistance inégalée
Le Chesterfield à la conquête du monde
La légende raconte ensuite que le jour de sa mort, Philip Stanhope fit don de son fauteuil chesterfield à son neveu en prononçant dans un dernier souffle la phrase « Donnez à Mr Dayrolles un siège ». C’est ce neveu en question qui aurait contacté le tapissier et décidé de faire produire cette pièce en nombre. Une autre version affirme que les invités et amis du comte auraient rapidement été séduits par ce canapé original et en auraient commandé d’autres à son tapissier, qui en aurait fait son meuble de prédilection.
En quelques années seulement, le canapé Chesterfield devient la pièce maîtresse de tous les cabinets des gentlemans londoniens et porte fièrement le nom, non pas de son inventeur, mais de son commanditaire. Les anciens fauteuils nobles faits de bois travaillé et de tissu fixé à l’aide de clous de tapissiers, sont remplacés par ces canapés massifs dans toute l’Angleterre. Les clubs et les restaurants haut de gamme s’emparent du phénomène et font meubler leurs salons avec des canapés Chesterfield, symbole à la fois de luxe et de modernité.
Mon canapé Chesterfield, comment le choisir ?
Si le canapé Chesterfield a su traverser les années, c’est grâce à son design intemporel qui a su s’acclimater dans tous les styles d’intérieur. La confection d’un Chesterfield rassemble plus de 3 corps de métiers différents et demande plus de 15 jours de travail.
Les canapés Chesterfield ou fauteuils Chesterfield de la Maison Saulaie sont dotés de structures en bois massif, provenant exclusivement de forêts européennes. L’assise des canapés et des fauteuils est rendue moelleuse et confortable grâce à des ressorts, de la mousse haute densité et d’une couche de plume d’oie. Ils sont ensuite recouverts d’un cuir pleine fleur ou d’une toile de lin coton.
Les artisans du cuir teintent chaque cuir à la main et réalisent les plis et les coutures de façon artisanale, avant de les recouvrir avec des capitons de cuir fixés depuis l’autre côté du meuble. Cette méthode traditionnelle est bien plus complexe que le boutonnage, utilisé par les industriels pour faire croire à des meubles de type Chesterfield. Un canapé Chesterfield réalisé de façon artisanale est aussi reconnaissable par la ligne de clous qui renforce les coutures au niveau de chaque accoudoir.
